Il est passé le temps du jeu de la marelle,
Et nous ne chantons plus les lauriers sont coupés,
La course de jadis inconsciente et nouvelle,
Passer le caniveau et courir dans le pré !
Parfois on voudrait bien redevenant fillette,
Imaginer le temps, celui des jeux d'enfant,
Gai cabri sautillant parmi l'herbe follette,
Jouant à chat perché, course près de l'étang !
Et le soir surprenait sur nos lourdes paupières,
Les rires interrompus remis au lendemain,
Près du grand feu joyeux la fumante soupière,
Rassemblait les regards et apaisait la faim !
Combien de souvenirs, tous ceux de l’âge tendre,
Quand on allait au loin fagoter le bois mort,
Nous savions écouter ce qu’il fallait entendre,
La misère d'alors savait nous rendre forts !
Et ce temps là pourtant, celui de l'innocence,
C'était le dur chemin entr'ouvrant l'avenir,
Un avenir lointain, viendrait-elle l'espérance ?
La promesse d'amour, l'aube d’un devenir ?