AUTOMNE

Déjà l'or de l’automne martèle le feuillage,
Et l'oiseau migrateur passe en un long sillage
Le ciel d’un bleu pâli s’irise sur les fleurs
Le soleil apaisé s’abat tout en douceur…

Fruits rougis, tons joyeux, alourdis par l’offrande
L'arbre tend au passant généreuse provende,
C'est l'été tout le jour, mais déjà le brouillard,
Tarde à s'évaporer chaque jour en retard…

Les vendanges sont là, sous les grappes dorées,
La grive fait son choix, son pépiement gavé,
Dit son enivrement, oublieuse de tout,
Dans le rutilement d’un automne si doux…

Le rosier étalé offre l'ultime rose;
Qui dure plus d’un jour, où la perle se pose,
On peut croire au printemps quand sous un chaud rayon,
L'abeille en butinant frôle le papillon…

Un murmure puissant autour des chrysanthèmes
Grenats, roux, mordorés, des mauves tout le thème...
Qu'un vent glacé, subit, du jour au lendemain,
Gèlera d’un seul coup, tuant la fleur, l’essaim…

Dans le matin gelé s'épandra le feuillage,
En un tapis rouillé, bruissant sur le passage
Et le froid de l'hiver givrera les bourgeons,
Porteurs d’un devenir, du printemps le clairon.