O nuages
Vous défilez sans fin, votre incessant passage,
Prend forme dans l’azur d'innombrables visages,
Et votre blanc troupeau dans l'infini bocage,
Evoque l'océan, des milliers de rivages.

O nuages
Vermeils, ciselés d’or, dans le soleil couchant,
Vous irradiez le ciel, enflammé, rutilant,
Auréole d'enfer, sulfure incandescent,
Éblouissant lointain, sanglant, étincelant !
O nuages :

Sous la lune, irisés, vos contours s’effilochent,
Frangés de vif argent dont le reflet accroche,
Tous les scintillements d'étoiles sous le porche
D'un noir velours moiré qui lentement approche...
O nuages

Vous évoquez pour moi les îles de mon rêve,
Les îles sous le vent, la brise qui se lève,
J'imagine les flots renouvelant sans trève,
Les jeux de l'infini à notre vie si brève.
O nuages

Votre blanc défilé dans un jour de printemps
Je le suis dans mon char vers un rayonnement,
J'attelle à son traîneau tous mes rêves d'enfant,
Je vogue dans l’azur, léger, légèrement.

NUAGES